[histoire 4] la disparition d'Inishi

Palais de la Sérénité Intérieure, année de la disparition de Toturi 1er.


Ikko gifla son mari. Une gifle qui pour Yogama était bien plus douloureuse que la morsure d’un Oni. Il regarda autour de lui. Ses yeux se posèrent sur sa fille Imokko :
« Tu vas me conduire là où Inishi a été enlevée.
Ikko, tu sais maintenant pourquoi je ne pouvais pas revenir vers vous, ma famille, mes enfants. Ceux qui m'ont détenu pendant plus de deux ans veulent ma mort et ils utiliseront tous les moyens pour me retrouver. Voilà pourquoi j'avais choisi de disparaître. Crois tu que j'aime vivre sous le mon de Yoritomo. Crois tu que j'ai choisi de vivre parmi les rônins. Si je l'ai fait c'était pour vous protéger. Tant que la voie de l’émeraude ne sera pas démasquée, vous serez en danger. Alors arrêtez d'être égoïste et de pensez à vous. J'ai passé deux ans enfermé dans une cellule et je ne sortais que pour des missions suicides dans l'outremonde. Vous êtes vous rendu dans l'outre Monde ? Avez-vous passées deux semaine à demi conscient, en traînant la dépouille de votre ami? Ikko j'ai fait le choix de voire grandir Inishi de loin plutôt que de la voire mourir devant moi ».
Ikko tomba à genoux devant Yogama, ses sanglots se perdirent dans ses paroles : «Yogama, …amour, ...pourquoi, ...Inishi».

Imokko qui était restée digne et silencieuse s’approcha de sa mère et lui prit les épaules. Son regard sévère se porta ensuite vers Yogama :
«Père, calme toi ou sinon tu connaîtras la furie de la vierge de bataille qui est devant toi. Tu déshonores toute la famille Yogama et pas seulement Ikko. Elle était désespérée de ta mort, moi c’est pire j’ai ressenti de la colère envers toi. Mais maintenant, de te savoir en vie alors qu’ Inishi a disparu...Si c’est a cause de toi que ma sœur est retrouvé morte, tu ferais mieux de retourner dans tes îles d’adoption. Pas de mais, tu trouveras Anash dans ses Appartements, le pauvre a été surpris pas son assaillant, le Védique dit qu’il va sûrement mourir même son pouvoir de guérison ne fera rien contre ses plaies. Va le voir avant qu’il ne meurt, Fais au moins ça pour lui, c’est quand même un autre toi – même ».

-Idiote, si je reviens maintenant vous allez toutes être en danger et visiblement vous n'êtes pas capable de vous défendre. Mort, je vous protégeais de mes assaillants, quand aux îles de la Soie, j'y préparais mon retour avec des alliés pour la famille Yogama.
-Arrêtez, Yogama, Imokko, il nous faut retrouver Inishi, ou je ne m'en remettrais pas. Yogama fais tout ton possible pour retrouver notre fille et fais payer ceux qui on fait cela, je t’en conjure, si tu nous aimes encore...
-Bien, mais avant j'ai besoin de savoir si vous avez parlez de moi à quelqu'un.
-Non, tout ceci est resté entre Mère, anash et moi
-Un homme est venu, il te connaissait et te cherchais, je lui ai rien dit. Il savait que tu n'étais pas mort. Un certain Taka, un marchand itinérant.
-Taka est le Daimyo de la famille Yasuki et c’est un ami. Personne d'autre n'est au courant?

Yogama s’agenouilla auprès de sa femme, lui prit les épaules et lui glissa quelques mots à l’oreille. Puis, il regarda Imokko :
« Ton sabre est-il prêt ? Nous allons en avoir besoin.
Oui, j’ai toujours le sabre de mon vrai père, mais il restera entre mes mains. Un vrai samurai n’abandonne jamais son sabre, surtout quant celui ci est un héritage de sa famille, ma vraie famille : les scorpions ».

Yogama se releva d’un bon et voulu gifler la vierge de bataille. Cette dernière esquiva et porta aussitôt la main à son saya.
« Faites attention père, je ne suis plus l'Imokko que vous avez connue. Je suis le champion de la Famille Yogama, tenant du sabre de cristal. Encore un geste vers moi ou ma mère et nous en couderons.
-Ne parle pas comme cela. Ikko et moi t’avons élevée comme notre propre fille. Ton vrai père était une ombre, une créature qui allait sombrer pour toujours. Ta mère allait le rejoindre. Ils t’ont confiés à moi.
-Et ceci ne te donnes aucun droit sur moi, nous sommes peut être de la même famille mais je ne suis pas ta fille, maintenant je suis un samurai comme tu l'étais autrefois. N'avance pas, ne me fais pas regretter un mauvais geste ».

Yogama attaqua le premier, pour désarmer sa fille. D’un geste rapide, il se saisit d’un pan de son kimono qu’il enroula autour du katana de cristal, puis il tira dessus pour déséquilibrer la jeune vierge de bataille. Cette dernière perdit aussitôt l’équilibre. Yogama suivit du regard la lame et s’apprêta à la rattraper. Imokko profita de cet instant pour exécuter une balayette. Elle se précipita contre le mur pour s’emparer d’un Yari tandis que son père se relevait d’un bond digne des plus grands danseurs Kakita.
«Père, si vous voulez vous battre sortons, mère ne supporteras pas votre mort une seconde fois ».

Soudain les deux combattants s’immobilisèrent. Ikko venait de se relever et les regardait froidement : « Arrêtez, vous êtes des idiots, ce qui importe c’est Inishi ».

Imokko et Yogama passèrent rapidement sous l’arche de pierre faisant office d’entrée. Le temple, à demi recouvert par la végétation, s’accrochait péniblement à la paroi rocheuse. Des petits éboulis de pierre jonchaient les grandes dalles brisées tandis que les racines des arbres libérées de leur prison de terre se mélangeaient aux lianes tombantes.
Anash gisait là, dans le creux formé par de puissantes racines, recroquevillé sur lui-même à la manière des serpents. Le corps recouvert de larges blessures, les vêtements teintés de rouge, le Naga attendait son heure. Même la magie des shugenjas ne pourrait le sauver. Yogama se précipita vers lui, posa ses mains sur la plus profonde des plaies et regarda Anash dans les Yeux. Tous deux avaient les mêmes yeux, le même regard. Anash sourit, puis s’endormit paisiblement.

D'apres un rapide coup d’œil, le temple devait accueillir une confrérie de moine guerrier. La taille des murs et la disposition de la cour ne laissaient aucun doute. De larges couloirs s’enfonceraient de part et d’autre de Yogama, des couloirs capables de laisser passer des hommes armés de lourdes lances. Perdu dans ses pensées, Yogama s’enfonçait lentement dans les méandres du temple.
« Pè..., Yogama », les cris de la vierge de bataille tirèrent Yogama de sa contemplation. « Anash, il se réveille, c’est impossible...comment... ». Lentement, Anash sorti de son trou et s’avança vers Yogama. Les deux hommes se regardèrent quelques instant.

« Je surveillais Inishi dans les jardins, prés de la fontaine, lorsque que deux hommes ont fait irruption. Je pensais qu’ils ne m’avaient pas vu, caché dans les branches. Quand la nourrice de ma sœur leur a demandé ce qu'ils faisaient là, ils l’ont frappée puis l’ont jetée dans l’eau. Je me suis précipité, mais l’homme a esquivé mon attaque d’un large bond, j’ai voulu réattaquer, mais je me suis écroulé. Il avait réussi à me frapper pendant mon attaque. Je ne comprends pas comment il a fait pour...
-Quand je suis arrivée, la nourrice tentait de le réveiller, il avait perdu beaucoup de sang. La blessure était fine, mais bien placée. La magistrate a commencé son enquête sans toi puisque tu n’étais pas là. Elle n’a rien trouvé. Trois hommes ont pénétrés dans la forteresse. Deux pour prendre ma sœur et un pour voler ton Yari ».

Yogama restait silencieux. Par deux fois déjà on avait essayé de lui enlever sa femme et sa fille aînée. Par deux fois il les avait retrouvées saines et sauves. Mais là, si la voie de l’émeraude se cachait derrière cela, il fallait agir au plus vite. « Imokko, où se trouve mon épée de magistrat ? Nous partons sur le champs ». Malgré la haine éprouvée envers son père à cet instant, la jeune femme se raidit et tout son corps perçu ses paroles comme un ordre et une mise en garde. Elle acquiesça d’un rapide mouvement de la tête. Il ne lui serait pas venu à l’esprit de contredire l’ancien Haut Magistrat d’Emeraude. Imokko était forte, mais la maîtrise de l’Obiesaseru lui était étrangère...

« Et où compte tu aller comme cela ? Ecoute plutôt ce que j’ai a te dire fier samouraï. »

Yogama et Imokko se retournèrent rapidement. Face à eux, sortant d’un bosquet d’arbres morts, une femme se tenait debout, les deux bras accrochés aux branches les plus basses. Imokko dégaina son katana tandis que son père serra les poings. La femme s’avança lentement d’une démarche étrange, se balançant légèrement de gauche à droite. Lorsqu’elle apparu complètement, Yogama se détendit:
« Que fait une Naga à l’extérieur de Shinomen Mori ? »
« Je suis à votre service Seigneur Anash ou plutôt Seigneur Yogama. »
« Que... »
« Je m’appelle Shara, je suis Védique et nous sommes liés a l'Akasha depuis des cycles. J’assurais la formation de l’Anash dans un cycle antérieur. En brisant le cycle vous avez rejeté une partie de votre don que vous avez transmis à l’Anash. Mais comme vous êtes l’Anash également, il me faut poursuivre mon travail auprès de l’Anash pour qu’il soit prêt lors du grand réveil. Mais pour l’heure je crois qu’il faut retrouver notre petite Inishi. »

Imokko restait sans voix. Le discours de la femme était incohérent, mêlant futur et passé, elle appelait Yogama ‘l’Anash’, mais s’adressait à L’Anash de la même façon. De plus, elle connaissait L’Anash et le lien qui avait unis son père et les Naga, mais c’était la première fois qu’elle en voyait un. Elle ne savait comment agir face à de tels êtres ; Aussi entreprit elle de l’observer. La créature était de la taille d’un humain si on faisait abstraction de sa queue. Mais dressée sur celle-ci, la femme pouvait facilement mesurer deux ou trois mètres, peut-être même un peu plus. Sa peau recouverte de fines écailles verte à la base de son corps se transformait en peau humaine au fur et a mesure que l’on se rapprochait de son torse. Son visage était humain, tout comme elle. Imokko prit encore quelques instants pour la dévisager. Les yeux verts de cette femme luisaient quand son regard rencontrait les reflets de son katana de cristal.

« Je vois que tu portes le sabre de l’Anash, tu es ... »
« Je suis Soshi Imokko et si tu ne me dis pas où se trouve ma petite sœur, je t’enfonce cette lame au travers de la gorge». Joignant le geste à la parole, Imokko saisit son sabre des deux mains et se mit en garde à la manière de son père, la manière des bushi Bayushi. tout dans son hatitude, ses gestes et ses propos visaient à faire sortir de ses gonds son père. bien sur, si elle c'était senti scorpion, elle serait dans les terres brulées. mais tout ce qui comptait pour l'heure, c'était d'énerver son père. La Naga éclata de rire.
« Tu es bien la fille de L’Anash, aucun doute là dessus, vous avez le même caractère. On croirait des hommes singes de la grande barrière de... »

Imokko se jeta sur elle et abattit son sabre sur le flanc du Naga. Un mince filet de sang s’écoula de la main de Yogama, qui venait de parer l’attaque de sa fille de sa paume. Il écarta le sabre d’Imokko puis s’approcha d’elle lentement.

« Tu te trompes d’ennemi, Imokko. Garde ta colère pour la Voie de l’Emeraude. Je ne me battrais plus avec toi, du moins pas tant qu’Inishi ne sera pas retrouvée. Cette femme est une amie et surtout une alliée, alors écoute là. »

Yogama recula, puis déchira une partie de son kimono pour en faire un bandage. Malgré son don inestimable de guérison, la blessure était profonde. Imokko s’empourpra et se jura de faire payer cet affront.

« La petite Inishi a en sa possession une perle Naga offerte par Le jeune Anash. Je peux contacter un Jakla de Shinomen Mori et voire si l’on peut retrouver la trace de l’enfant de cette manière. Revenez me voir demain matin, dés le levée du Soleil ».

Palais de la Sérénité Intérieure, Premiére année de la disparition de Toturi 1er.


« Dame Ikko, un homme étrange demande audience auprès de votre défunt époux Yogama-Gimi. Je l’ai laissé en salle d’accueil avec deux de nos gardes »

Ikko regarda Yogama Tehito tout en souriant: « Mais Tehito, pourquoi dit tu qu’il est étrange, toi qui a vécu tant de maux quand tu étais sous les ordres de Moto Dono. Tu as vu plus d’étrangeté dans l’outremonde ou les terres brûlées que quiconque ici
-Oui en effet, dame Yogama, mais jamais je n’avais vu un coursier auquel les kamis n’ont pas accorder la faculté de voir. Les coursiers pour moi ont toujours été symbole de célérité et d’adresse pour traverser sil il le fallait tout l’Empire. Et il m’ait mal à croire qu’un aveugle puisse remplir ce rôle.
-Un aveugle, dit tu, en effet ceci est curieux. Retournes auprès de lui et dis lui que sa demande est acceptée. De quel nom s’est il présenter et de la part de qui ?
-Zato, Ikko-sama, mais il dit ne pas connaître le commanditaire de cette missive.
-C’est pour cela alors !!!
-????
-Oui, un aveugle est le meilleur des messagers, on est sur qu’il ne lira le message. Chikai, Tehito, Chikai » finit par hurler Ikko pressant le samurai.


quelque instant plus tard, Dame Ikko entra dans la salle d’accueil avec un de ses yojimbo en armure. Cette salle n’avait que peu servi depuis que la famille avait été crée mais avait eu l’insigne honneur de recevoir comme premier invité Shinjo Yokatsu lui même. Tehito et trois de ses hommes se tenaient au fixe aux quatre coins de la salle; leurs armures violettes se mêlant totalement dans les grandes tentures symbolisant le mon de la famille Yogama. Au milieu se tenait un homme au kimono marron entièrement trempé. L’homme se tenait là, insignifiant, les yeux fermés et le visage baissé bien bas, un simple bô de marche a ses cotés.

« Lèves toi, messager, tu es en présence de Dame Ikko, première daimyo de la famille Ikko, veuve épleurée du héros légendaire et estimé de tous Yogama, mère fondatrice du temple des pauvres, conseiller Licorne auprès des Naga et protectrice des terres que l’empereur lui a confiée »
Ikko regarda Tehito avec de grands yeux, comme étonné. Le ronin se leva vite, le bruit de ses vêtements mouillé cachèrent a peine le « pouf de rire» du yojimbo de Ikko. cette dernière regarda sévèrement le yojimbo et prit la parole:
« Bien suffit, qu’a tu as m’apporter, Zato le coursier »

La lettre

Citation :

Notre message était clair, tu ne devais pas essayer de partir de chez nous.
Trop de gens savent que tu n’es pas mort
Maintenant nous ne pouvons que faire face à tout ceci
Ta liberté t’appartient, Tes services nous ont été précieux.
Nous avions volé le yari pour t’attirer ici, mais jamais nous n’avons essayé de faire quoi que ce soit a ta fille.
Tu trouveras en guise de notre bonne fois Le yari aux milles lumières au temple de la forêt
Ne parles plus de nous et n’essayes pas de nous retrouver
Et tout ira pour le mieux, je t’en assure, mon ami
Désolé que tu n’es pas compris que nous étions du même coté avant
Adieu Yogama

Palais de la Sérénité Intérieure, année de la disparition de Toturi 1er.

Ikko resta silencieuse de longues secondes. Immobile, elle tendit la missive à son Yojimbo. Ce dernier ne riait plus, plus du tout. Il resserra le nœud de son kimono et vérifia son daisho. Le daimyo de la famille Yogama recula en baissant respectueusement la tête. Il quitta la pièce sans même la regarder. « Vous allez tous me le payer, tous».

Yogama fit quelques pas sous la pluie battante. Du coin de l’œil, il repéra rapidement le vieil aveugle. La petite silhouette, qui se distinguait à peine, venait de se faufiler discrètement derrière la taverne des Femmes Oubliées. « Hé bien, il n’a rien à envier à un scorpion ». Yogama se rapprocha lentement. Très lentement. Avec un tel déluge, ce n’était même pas la peine de penser à grimper sur le toit. De toute façon, les chants et les rires joyeux qui s’échappaient de la taverne couvraient suffisamment le bruit de ses pas.

« Que me veux-tu ? Le vieux l’avait repéré comme un débutant.
-Je suis envoyé par Dame Ikko pour te remettre cette lettre. Tu donneras cela à qui de droit.
-Que dois je comprendre ?
Yogama fit un geste en direction du vieillard, prêt à lui décocher un violent revers du poing. Il s’arrêta aussitôt. Certes, violenter un vieil aveugle ne l’aurait pas dérangé outre mesure, mais quelque chose venait d’attirer son attention. Les réflexes de son adversaire étaient fulgurants, peut-être plus que les siens.
-Qui est tu l’aveugle ?
-Je suis Zato, simplement Zato. Je gagne humblement ma vie en tant que coursier.

la lettre

Citation :

Ma liberté m'appartient,
mes actions m'appartiennent,
mais si votre préoccupation est de combattre l'outre monde,
rencontrons nous, je serais heureux de vous y aider.
Si tout cela n'est que mensonge je partirais à votre recherche
et je vous détruirais.

Montagne du Clan du Dragon, Deuxième année de la disparition de Toturi 1er.

Yogama s’avança jusqu’au centre de la cour du Palais Mirumoto. Tout avait été dévasté par la folie sanguinaire des hommes serpents. Des cadavres gisaient sur le sol, des braises rougeoyantes continuaient à se consumer lentement et venant de partout, de légers sifflements aigues se faisaient entendre. Des vipères. La race la plus violente et xénophobe des Naga. Il devait bien en avoir des centaines, cachées sous les pierres, dissimulées dans chaque recoin. La partie allait être serrée. Quoi qu’il arrive, Yogama ne devait pas s’emporter. Il regarda une dernière fois par-dessus son épaule, tant pour observer ses compagnons restés en contre bas que pour vérifier qu’il pourrait s’éclipser par l’escalier qui menait aux remparts. Mentalement, il repensa aux événements et essaya de préparer sa stratégie. Il devait passer. L’armée derrière lui pouvait bien rester aux pieds du château, mais lui devait passer. Coûte que coûte. Il devait rencontrer les chefs Naga. Eux seuls pouvaient lui indiquer comment retrouver la trace de sa fille. Eux seuls pouvaient lui enseigner comment detecter La Perle.

Hitomi avait relâchée quelqu’un ou quelque chose qui avait provoqué la colère des anciens alliés du Crabe. Ils avaient aussitôt quitté l’Outre Monde en ressentant l’appel émanant du sommet de la Montagne Dragon. Dévastant tout sur leur passage, les colonnes d’hommes serpents avaient rapidement entrepris l’ascension de la Montagne. Le palais de la Libellule avait été sérieusement endommagé. Les autres connurent le même sort.

« Je suis Otaku Yogama. Je suis le protecteur de l’Anash. Vos chefs me connaissent et certains me doivent la vie.
-Tu ne manques pas d’audace pour t’aventurer jusqu’ici.
-Et toi tu n’est qu’un faible pour me parler sans te montrer »
Aussitôt, un énorme Naga sorti lentement d’une brèche de la muraille. Son corps ondulant doucement entre les cailloux se redressant lorsqu’il arriva à hauteur de la Licorne. Il était immense.

« Je suis Yogama et je désire continuer ma route jusqu’au sommet de la Montagne. Une armée me suit. Elle doit passer également. Nous montons pour combattre aux cotés de tes pairs.
-Et pourquoi cela ?
-Nous savons qu’une force vient d’être libérée. Nous voulons la combattre.
-cela signifie que tu désires combattre tes semblables ?
-Hitomi a commise une erreur. Une partie de son clan ne l’a pas suivie dans sa folie. Les hommes derrière moi ne font plus partie du Clan du Dragon.
-Mes compagnons ne voudront pas te laisser passer.
-Alors nous les combattrons. Mais tu nous fais perdre un temps précieux. Si nous devons sortirent les armes, autant le faire tout de suite. »

Le reste du voyage se déroula calmement. Les nagas nous laissèrent passer sans jamais se montrer. Seul leurs sifflements perpétuels trahissaient leur présence. Ils nous accompagnèrent jusqu’au pied du Palais Hitomi.

Palais du Clan du Dragon, Deuxième année de la disparition de Toturi 1er.


« Tels sont les mots de la famille Seppun ».
Seppun Ryu fixait Hitomi droit dans les yeux. Sur de lui et de son droit, il leva son sabre aussi haut que possible. L’instant d’après, il fonçait sur elle à la manière d’un éclair. En un battement de cœur, le chef de la famille Seppun venait de traverser la salle et de porter son attaque. La lame de son katana s’enfonça profondément dans l’un des nombreux piliers qui soutenaient la lourde et puissante charpente de bois au dessus de sa tête. Il l’avait loupé. D’un geste, mêlant la rage et la colère, Ryu retira son sabre de la pierre et porta une deuxième attaque. La lame se ficha dans le bois d’une poutre aussi large que Tetsuo.

Kinawa fixait Hitomi droit dans les Yeux. Derrière lui, le corps inerte du premier Yojimbo de l’Empire finissait de glisser lentement le long du mur. Seppun Ryu venait de se faire terrasser par la femme dragon. Une seule attaque avait eut raison de lui. Kinawa écouta le bruit provoqué par le crâne de Ryu frappant le sol se répercuter contre les colonnes de pierre. Petit à petit, le seigneur de la famille Kinawa du Clan du Singe repensa aux altercations qu’il avait eut avec Hitomi. La gifle, le duel refusé par leur famille respective, les occasions manquées. Devant lui, se tenait Hitomi, Daimyo de la famille Hitomi et daimyo du Clan du Dragon.

Hoshi Shiryu fixait Hitomi dans les yeux. Kinawa avait échoué, Hitomi c’était enfuie dans les couloirs du palais après avoir facilement repoussée les assauts de Loup Gris. Shiryu venait de la retrouver, trop tard malheureusement. Elle l’avait libéré. La chose responsable de la furie des Naga venait d’être libérée de sa prison de Cristal. Dehors, les hommes serpents hurlèrent et se mutilèrent. Ils attaquaient indistinctement les assiégeants et leurs alliés d’un jours, les hommes d’Hoshi. La folie venait de s’emparer de leur corps et de leur esprit. Shosuro, la Première Tonnerre du Clan du Scorpion venait d’être libéré de sa prison de Cristal. La première personne à avoir pactisée avec l’Ombre Rampante venait d’être réveillée d’un sommeil de plusieurs siècles. Il était trop tard.

Tetsuo fixait Hitomi dans les yeux. La bataille n’avait plus de raison d’être. Les Dragons d’Hitomi avaient déposé les armes. Les Dragons d’Hoshi avaient reprit le Palais ancestrale. Hitomi avait ordre de retrouver Shosuro. Elle baissa la tête et quitta les lieux, tout simplement, pour accomplir son nouveau devoir. L’énorme bushi de la famille Matsu la regarda partir et disparaître dans les montagnes. Intérieurement, il savourait son plaisir. Le plaisir d’une bonne bataille, sanglante, meurtrière et sans vainqueur. Une bataille comme il les aimait. Il savourait surtout le fait de ne pas avoir été démasqué. D’ici peu de temps, il sortirait de l’ombre, oui, d’ici peu de temps...

« Tels sont les mots de la famille Seppun ».
Yogama regarda son ami Ryu chargé Hitomi. Cette dernière esquiva les attaques du Seppun avec la facilité du vent qui contourne un arbre. Elle stoppa la lame du daimyo impériale avec son daisho et le repoussa violement. L’instant d’après, Seppun Ryu volait au travers de la pièce. Il s’écrasa lourdement contre le mur. Yogama aida son frère d’arme à reprendre ses esprits. Il le souleva lentement, tout en regardant Kinawa tenter l’impossible. L’ancien bushi du Lion porta plusieurs attaques avant de... Yogama tourna subitement la tête. Un homme serpent venait de franchir silencieusement la porte.

Yogama regarda son ami Ryu chargé le Naga corrompu par Hitomi. Au dernier moment, Ryu glissa entre la colonne et l’énorme queue du serpent pour éviter de perdre la tête. Il se releva d’un bond et enfonça l’acier de sa lame aussi profond que possible. La Licorne sauta sur le Naga. Ce dernier esquiva l’attaque. Face à face, les deux samouraïs regardaient l’Homme Serpent. Ils portèrent leurs attaques en même temps. Yogama attrapa les bras du Naga, l’empêchant de dévier la lame de Ryu.

Yogama et Ryu reprenaient leur souffle lorsqu’ils entendirent Shiryu revenir. Le corps sans vie de l’Homme Serpent gisait à coté du cadavre sans tête de Kokujin. Yogama quitta la pièce sans attendre les explications de son ami Shiryu. Il n’était pas là pour cela et son combat contre le moine perverti lui avait fait perdre beaucoup de temps. Il quitta le château aussi vite que possible, puis traversa le champ de bataille comme la première flèche d’une bataille. « Voici ce que vous cherchiez. Je l’ai moi-même tranché du corps de votre frère. Maintenant, dites moi où est ma fille. J’ai tenu ma promesse. Vous n’avez plus aucune raison de me refuser votre aide. Hitomi n’est plus votre ennemi. Les humains ne sont plus vos ennemis. Je dois retrouver ma fille et vous devez retrouver l’Ombre Rampante ». Le naga s’avança tel une brindille qui flotte sur l’eau, comme porté par le courant. « Il faut suivre la lueur de la perle. Elle te conduira jusqu'à ce que tu cherches. »

Couvert de sang, Yogama prit la direction du Nord. Matsu Tetsuo le regarda partir et disparaître dans les montagnes. Intérieurement, il savourait son plaisir. Le plaisir d’une bonne bataille, sanglante, meurtrière et sans vainqueur. Une bataille comme il les aimait. Il savourait surtout le fait de ne pas avoir été démasqué. D’ici peu de temps, il sortirait de l’ombre, oui, d’ici peu de temps...

La fumée se dissipait, Yogama partait encore. Ses cheveux sales noués en tresse portaient encore l'odeur du sang et de la sueur des hommes qu'il avait du tuer. Retrouver l’Empereur ne comptait pas pour lui. Seule sa fille, sa vraie fille, Inishi, comptait. Elle passait avant tout, même avant Rokugan, même avant son Empereur. Yogama avait du mal à se construire une famille digne de ce qu'il voulait...Personne ne lui arracherait. Les paroles des Naga l'avait mis dans un état de confusion, cette perle en main, il savait que Inishi était encore en vie et dans les montagnes... c'est ce qu'il comptait le plus. Pourvu seulement qu'il arrive avant lui. Lui, le Shahimaël.

Yogama avait su, dés qu'il avait entendu son nom, il y a bien des années, que leur destin se croiserait, là à Rokugan. Mais savait il que ce serait dans cette vie? Yogama n’avait jamais lâché vraiment son état d’hybride Naga….certes Anash était né, mais eux deux étaient lié par un lien qui ne peut unir que deux jumeaux…deux jumeaux de races différentes…

Avant d'arpenter les sinistres montagnes Dragon, il se retourna sur la bataille. Ici et là, reposaient des centaines de corps de bushi dragons, d'ize sumi et de Naga. La bataille qui avait fait rage dans cette terre, allait être enfin finie. Hitomi dans sa folie a libérer d'autres folie.....Shosuro......et le Shahismaël, maintenant a elle de réparer. Dans les brumes du combat, Yogama reconnut ses amis Ryu et Shiryu qui discutait. Shiryu avait l'air songeur comme a son habitude voir même troublé....Ryu lui avait l'air menaçant ou franchement agacé ....Yogama le connaissait tellement peu par rapport aux autres.

Les autres.......plus en aval sur la route loup gris et le renégat lion, Tetsuo, partaient en direction du bas de montagne, ensemble comme avant, comme toujours apparemment. Loup gris était devenu un grand homme, un sage guerrier, un vrai bushi. Tetsuo quant à lui était devenu, une bête, un monstre de guerre assoiffé de sang, un vrai Matsu, reniant même les ordres de son clan, pour partir seul aider ses amis dans les terres Togashi. Personne ne savait vraiment ce qui se passait dans la caboche de Tetsuo, la rage, la haine et le fait qu'il n'ait pas une once de coeur envers qui que ce soit......enfin presque, les seuls qu'il estime ce sont ces compagnons de combat… Ceux avec qui il ne s’est jamais battu.

Personne n’entendu Yogama, mais lui savait que leurs esprits avaient compris. Seul Shiryu se retournait et semblait fixer Yogama. «Moi aussi mon ami et frère je suis avec toi. Comme Togashi et Ryute sont avec toi. Partout où que tu ailles je serais avec toi. Je sais que tu suis Ton Chemin. Le tien. A bientôt». L’esprit de Shiryu était en lui par simple pensée. Yogama sourie et grimpa sur le dos du poney qui avait volé en contrebas. Son torse à demi nu laissait entrevoir un océan calme et reposé ; D’un geste vif et sec, il frappa sa monture en direction du Nord, là ou était Inishi…

Montagnes du Clan du Dragon. Deuxième année de la disparition de Toturi 1er.


Des heures, des jours, des semaines peut-être s'étaient écoulés. Le poney de Yogama était fatigué si fatigué que le héros sentait la mort de sa monture venir. Bien qu’il ne dorme jamais, Yogama s’arrêtait fréquemment pour soulager la bête, mais tout ceci le ralentissait, il le savait. Les jours défilèrent et la route le menait toujours au Nord. Dans quelques jours il serait près des montagnes de Kyodai na Kabe sano Kita, la grande Vallée du Nord. Cette vallée était dangereuse mais surtout elle délimitait Rokugan et les Terres brûlées. La perle indiquait malgré tout cette direction. Yogama continua.

Sa monture mourut de froid avant d’arriver à la grande vallée. La licorne perdit plus d’une journée a enterrée la pauvre bête comme le voulait la tradition Shinjo. Une dernière prière faite, il repartit de plus belle, courant, sautant, tombant aussi, en direction d’Inishi. Le froid commençait a glacé ses pieds, puis ses mains. Aucun arbres n’étaient assez sec pour un quelconque feu, aucune habitation n’avait jamais été construite ici, la désolation hantait ces lieux et le froid en était tellement mortel. Mais l’ancien magistrat se rattachait à sa perle Naga. Chaque pas arraché à la neige le rapprochait de son enfant, il le savait, alors il continuait. Il marcha jour et nuit, se sépara de tout objet de voyage dont il n’avait pas crucialement besoin, pour s’alléger. Au bout de quelques jours, il ne portait plus que ses habits et son katana…Il savait que derrière ses montagnes, il y avait le soleil et les sables brûlants du désert

La perle s’arrêta d’émettre sa faible lueur, le héros tomba a genoux au beau milieu de la neige et hurla dans les bourrasques de vent, sa fureur. Que était il passé, pourquoi cette pierre ne luit plus…Inishi était trop loin ? Elle était morte ? Non, il ne pu le croire. Il se relava et reprit son chemin, les yeux glacés par les larmes qui venaient de couler sur ses joues.

Trois jours déjà, que l’ancien héros licorne était cloîtré dans cette grotte. La neige et le terrible vent l’empêchaient de poursuivre sa route. Bien qu’il n’ait pas besoin de dormir ou de manger, un mal encore plus affreux commençait à le terrasser, le froid. Il commençait à lui brûler la chair, ses vêtements commencèrent à coller à sa peau meurtrie. Sinistre fin, pour un homme qui ne rêvait que d’emmener sa famille dans les Terres brûlées, chez son ami le Prince Achmed.

« Mourir seul, non, jamais. »

Yogama décida après de nombreuses heures de réflexion à suivre son chemin. D’autant plus que la perle recommençait à briller. Comme si Inishi avait réapparu. « L’Akasha, elle s’est sûrement lié à l’Akasha, je ne doit pas perdre une minute ». Il frotta activement ses vêtements les rendant moins durs, les essora plusieurs fois, il noua son obi et débuta l’escalade, dans une violente tempête de glace. Plus il évoluait dans son ascension, plus le froid devenait redoutable. Ses mains bandées étaient en sang, sa chevelure devenait cassante et son kimono était trempé et rigide à la fois. Chaque pas arraché à la montagne le rapprochait de son enfant, il le savait, alors il continuait. Il ne savait plus du tout où il était, mais s’obstinait à suivre la perle. Lui qui avait l’habitude de réfléchir pour chaque action, comme lui avait enseigné Taro, avait complètement perdu tout notion de réflexion ; Seul son instinct le guidait.

Yogama fit plusieurs haltes, tant le froid ravageait son corps. Mais il était encore vivant, les Humains lui avait pris son enfant, et il savait que Ryute ne le laisserait pas tombé. Au sixième jour, il arriva presque au dessus du pic. La folie était à la porte de son esprit, les tatouages sur son corps éclairaient comme une torche dans le noir. Combien de fois avait t’il eu recours à ses tatouages. Il ne pouvait pas le dire, la folie des illuminés montait en lui. Au dixième jour, il eut un mirage……Presque deux semaines qu’il rêvait de bain, de vêtements secs et d’un endroit chaud….il crut voir un château…….un château de givre perdu dans les plus hauts pics des territoires Dragon. Là où peu de Rokuganis peuvent aller.
«Un mirage»se dit il «Qui aurait l’idée de construire dans ce terrain gelée, une bâtisse. La folie m’emporte». La perle indiquait la direction du Mirage, il devait aller par là, coûte que coûte. Plus il approchait et plus ce Mirage avait l’air réel. Vraiment réel.

Le château était digne des plus beaux Shiro des Terres Kakita. Il avait l’air d’être comme pris dans un gigantesque glacier, d’où coulait encore l’eau. Eau qui se déversait dans les douves du palais. Dans grandes bannières pendaient gelées d’ici et là. Mais il était trop loin pour les identifier. Plus il approchait du château, moins le froid se ressentait en lui. Il ne lui fallut pas longtemps pour être devant la herse. Yogama s’empressa de faire tinter la cloche dans l’espoir que ce château était habité. Un sourire lui éclata les commissures des lèvres, quant il fit la herse se soulevé devant lui. La cour était déserte, les écuries vides, normal. Une immense porte commença a s’ouvrit de l’autre coté de la cour. Yogama avait envie de courir, mais sa vertu de bushi lui guida de ce comporter comme un samurai. Si quelqu’un habite vraiment ici, qui ça peut bien n’être. Il traversa humblement la cour, les yeux rivés sur l’ouverture de la porte, la main à proximité de son arme et entra dans le palais.

A l’intérieur tout était luxe et beauté. Des tentures splendides, des armes exceptionnelles, des fleurs a la beauté étourdissante, une structure si parfaite, gelé a jamais ici dans ce château. Yogama continua sa visite, le froid était moins dur ici, et le vent était absent. Par delà quelques couloirs, il arriva a une porte grand ouverte donnait sur la salle de banquet du palais. Là, une femme se tenait prêt d’un berceau de bois. La femme arborait les couleurs et les armoiries des Doji. Elle chantait doucement une berceuse.

Yogama s’attendrit devant ce spectacle, cette femme avait l’air si douce et ses paroles étaient si apaisantes…… Il fouilla frénétiquement dans la poche de son obi, et mit la perle devant lui. La perle éclairait comme jamais…«Cette enfant……..c’est ma fille»...

La colère montait doucement en lui, tandis que Ryute, lui, était très serein. Seul la présence des créatures de l’Outre Monde, pouvait mettre en rogne l’ancêtre de Yogama. Il devenait frénétique pendant ces instants là, ne se contrôlant presque plus. L’ancêtre Kuni Ryute était depuis bien longtemps son allié mais sa nature colérique dépeignait souvent sur le bushi de la Licorne.

Yogama fit un premier pas, lent et lourdaud, pris pas la fatigue de ces péripéties et aussi par le soulagement de la fin de sa quête : retrouver Inishi. Mais la Colère montait toujours, inlassablement en lui. Le deuxième se fit désastreux. Pris par l’épuisement, il tomba à terre, ses genoux et ses mains claquèrent sur le parquet de la grande salle. Il savait qu’il se relèverait bientôt…

"Qui êtes vous ? Pourquoi…Ma fille…". Hurla le véloce samouraï. Ce dernier s’effondra, usant ces dernières forces pour ces quelques mots. La femme l’avait bel et bien entendu, Elle le regardait de loin tout en prenant l’enfant enrubanné dans ses bras.

Yogama senti une importante chaleur sur son poitrail. Un instant il avait cru voir le pont des morts, mais le sang Dragon en lui venait de le ramené à Ningen-do. Il ouvrit les yeux craquelés par le froid. Il se sentait bien. Il n’était plus par terre, mais dans un lit, dans un magnifique futon, dans une chambre gigantesque et de grand luxe. Requinqué, il se leva d’un bond, sans même voir qu’il était dans le plus simple apparat. Le sol était froid et ses pieds souffraient encore des gelures. Des habits soigneusement pliés étaient justes à coté de lui, son katana sur un autel de nacre. Il enfila rapidement le kimono violet aux symboles de sa famille et des tongs. Bizarrement il se sentait à l’aise dans ces tissus, comme si son corps les connaissait déjà. Rapidement il noua le Obi et y logea son arme. Les rires d’un bébé attirèrent son attention. Tournant la tête, la femme était là, à trente pas de lui, berçant lentement un landau de bois exotique. Yogama approcha de la femme. Elle tourna la tête en sa direction esquissant un chaleureux sourire.

"Mon nom est Doji Asani, je suis l’Oracle de l’Air et tu es le bien venu dans ma demeure Otaku Yogama, Père de la sage Inishi.
Le grand bushi qu’es Yogama ne se sentait plus qu’un misérable vermisseau en face d’elle, milles pensées lui passait par la tête mais qu’une retenait son intention.
"Oracle, Pourquoi ma fille, lança Yogama en mettant genoux au sol et en se signant.
-Tu m’as déjà posé une question. Tu n’es pas sans savoir que les mortels peuvent questionner qu’une seule fois chaque Oracle dans leur vie. Les Dragons le veulent ainsi. Elle sourit de nouveau et se leva pour tendre l’enfant à son père. Mais je vais te répondre, car tu as empêché le pire d’arriver. Tu as empêché que Keneka ne soit tué. Les Dragons célestes seront sûrement en colère contre moi mais j’assumerais..."
Vas y, crache ton venin, pensa Yogama en récupérant doucement Inishi.
"Des hommes mal venants ont voulus se débarrassés d’elle pour t’atteindre toi, je ne peux te dévoiler leurs véritables identités, les Oracles ne doivent pas interagir dans les actions des mortels. Mais saches que ce que tu penses est a moitié la vérité qu’elle ne parait. Et que un de tes ennemis a souvent été un de tes frères. Et que l’un de tes alliés a souvent été un de tes pires ennemis.
-La Voie d’Emeraude, cracha Yogama.
-Mais attention ne te trompes pas dans les deux, tu le regretterais à jamais".

Yogama fixa l’Oracle et regarda Inishi ensuite. Cela faisant longtemps que son instinct de père n’avait été aussi fort, des larmes de joies commencèrent à perler sur ses joues meurtries. L’instant d’après, il n’était plus dans le château, mais près du temple de la famille Yogama. Il était bel et bien chez lui.

"Tu aurais pu poser une question pour moi" sifflotait Ryute au plus prochain de l’âme de Yogama.
-Non, ancêtre Kuni, les Oracles ne parlent qu’aux mortels. Ils veillent sur le présent pas sur le passé".

Yogama s’étonnait des mots pleins de sagesse qui sortait de sa bouche. Il se dirigea au temple. Posa Inishi sur une grosse fougère et rentra dans le temple. Il savait qu’elle était en sûreté ici, Anash avait senti son retour et accourait. Personne ne su ce qu’il se passa à l’intérieur du temple mais ce qui est sur c’est qu’il en ressortit sans son arme.

Palais de la Sérénité Interieure. Deuxième année de la disparition de Toturi 1er.


Une heure avait passée. Des hommes et femmes attendaient le créateur de cette petite famille. Certains d’entre eux ne le connaissaient même pas. Pour d’autres, il n’était qu’une ombre à peine entrevue.

Ikko était là, assise au milieu des gardes, jouant avec son enfant. Elle se leva dés que la porte s’ouvrit. Imokko fit un signe de respect à son père adoptif. Anash, perché dans des branches, fit un signe de victoire à son jumeau. Un brouhaha commençait à se former. Il prit fin des que Ikko es finie de se lever. La jeune Daimyo s’approcha de celui qui avait ramené sa fille.
"Je te remercie d’avoir tenu parole. Je te remercie d’avoir ramener mon enfant. Je te remercie d’être revenu". Des larmes perlèrent le long de ses joues. Yogama voulut prendre la parole, mais Ikko lui fit signe de ne rien dire. "Si tu es venu en Ryute, je te serais à jamais redevable de ce que tu as fait, mais ce sera la dernière fois que tu mettras les pieds sur mes Terres. Si tu es venu en Père, en Mari et en Daimyo, tu resteras et gouverneras avec moi selon tes désirs".

Yogama regarda l'assistance. D'un geste il fit signe aux gardes de les laisser seul. Il attendit quelques instants et vérifia que personne ne les écoutait.
"Avant que je gouverne mes terres, nous devons mettre nos enfants à l'abri". Son regard se porta sur la jeune Imokko. "Ma fille, j'aurais besoin de toi pour protéger ta mère et ta jeune soeur. Je ne peux pas rester si je n'ai pas ta confiance. J’ai besoin que tu disparaisses quelques temps et que tu protège notre famille depuis les ombres, le temps que je retrouve ceux qui ont enlevé Inishi. De nombreuses personnes pensent que tu as été enlevée, il faut en profiter. Pendant qu’ils perdront du temps et des hommes pour te chercher, je les trouverais et je les éliminerais. C'est un lourd sacrifice, mais toi seul peut le faire...et je n'ai confiance quand toi...toi le champion de la famille Yogama, notre champion.

Anash, j'aurais également besoin de ton aide. Souhaite tu m'aider mon frère? La famille Yogama doit se battre pour protéger ses membres. Elle doit se battre pour sa sauvegarde. La fin est proche, mais nous devons agir une dernière fois avant de goûter à la quiétude de notre foyer...nous devons assurer à Inishi un avenir plus paisible que le notre, plus paisible que le mien..." Les yeux du magistrat Licorne se posèrent sur l'héritière Yogama. Jamais plus ils ne lui feraient du mal. Jamais plus, du t-il mettre Rokugan à feu et à sang...

Le premier pas fut fait par Imokko.
"je t’obéirais, père, même si se cacher n’es pas digne d’un champion". Imokko planta le bois du yari qu’elle portait, et dégaina le sabre de cristal. D’un mouvement vif et souple et l’envoya a Yogama. Il réussit avec une célérité impensable à rattraper le sabre. "A une seule condition, reprends Mon sabre, celui de mon père scorpion et va faire ce que l’on attends de toi, Ne nous déçoit pas une nouvelle fois". Si des éclairs auraient pu être projeter de ses yeux, le vil licorne, Yogama, serait mort foudroyé a ces mots.

Le deuxième pas fut fait par Ikko, sans que Yogama n’ait pu dire mots.
"Nous protégerons Inishi ici au palais, elle est ma fille et elle se doit de demeurer ici. Nous avons assez d’hommes pour ça, nous nous sommes fait surprendre une fois, pas une deuxième fois". Elle mis la main sur l’épaule de son époux. Celui-ci était comme paralysé dans l’attente des prochains mots du Daimyo Yogama. "Yogama, je t’aime, j’aime nos enfants, j’aime mon Clan, j’aime ma Famille et j’aime Rokugan. Je suis persuadé que si Notre fille a été enlevée c’est pour t’éloigner des sombres activités de Rokugan. Part affronter ton destin, notre destin. Je t’aime et je ne veut te perdre a nouveau. Redevient celui qui gambadait dans les hautes herbes Shinjo, Celui que j’ai connu il y tant d’années. Te souviens tu ? Oui je sais que tu te souviens. Nous sommes liés, tout comme tu es lié a Anash, nous sommes des âmes jumelles mais pas de sang……d’amour". Le héros Shinjo, fut interloqué par les sages paroles de son épouse. "Rejoint Shiryu et les autres, sans toi ils vont mourir. Sans eux tu n’es plus le même non plus".

Le troisième pas fut fait par Anash.
"Content de te savoir vivant a nouveau avec nous et l’Akasha revenu. Dit moi comment puis je t’aider et je le ferais. Tu m’as donné la Vie, j’irais jusqu’à la mort pour toi".

Ikko se retourna sur Anash et porta un regard glacé. Anash était un bon allié pour elle, mais aussi le pire ami de son mari. Son frère. Son frère de sang et de vie. De Guerre aussi. Yogama allait prendre la parole, quant une quatrième personne s’avança, écartant les fougères pour s’avancer a lui.
"Part sur les Terres Phénix, de basses rumeurs prétendent que l’Empereur est caché là bas. Je protégerais la famille Yogama. Tu sais que tu peux avoir confiance en moi. Mais n’oublie pas comment je t’ai éduqué. Tu dois rester loyal à l’Empereur. Ne renie pas ce que tu es, aide a la recherche de Toturi.

Ikko reprit alors la parole. « Une de nos plus belles montures t’attend aux écuries, je te la ferais porte. Son nom est Xian. Je ne voulais pas la faire monter, mais je te croyais mort. Xian est a toi, comme don de la famille Yogama à son plus puissant allié. Son fondateur. Ne pose pas de questions, nous aurons le temps plus tard. Ce qui importe avant tout c’est l’Empire, nous ne sommes pas grand-chose dans Empereur. Sans Toturi I.

Deux jours plus tard, l'ancien Haut Magistrat d'Emeraude, 1er magisrtat de la famille Otaku et Daimyo de la famille Yogama du clan de la Licorne reprit la route, un petit sourire aux lèvres. Les Terres du Phénix, il parait qu'elle sont infestées de créatures de l'Outre Monde. Tu entends Ryute, l'Outre Monde...

Ici prend fin la nouvelle sur la disparition d'Inishi, fille d'Otaku Yogama et de Iuchi Ikko.


nouvelle écrite par Ryute (maitre Dan) et Dri (maitre Dri).