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Légendes Impériales de L'empire de Jade: Période Empereur Disparu
 
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 La liseuse du seuil : le passé

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La liseuse du seuil
Marchand noble
La liseuse du seuil


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Date d'inscription : 04/10/2005

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MessageSujet: La liseuse du seuil : le passé   La liseuse du seuil : le passé EmptyLun 31 Oct à 0:58

La Liseuse du seuil : le passé


Ansha lâche prestement la cruche de terre qu'elle tient entre ses mains. Le râle se rapproche.

Père et mère sont partis au matin, quatre heures avaient-ils dit, pas plus mais déjà le soleil assoit le soir dans l'horizon. Le coeur bat si fort que la fillette a peine à reprendre son souffle. Que faut-il faire ? Ce bruit, il existe vraiment? Elle se bouche les oreilles en se mordillant les lèvres jusqu'au sang... mais le râle résonne. Il s'y mèle le hoquet de son propre coeur. Y'a-t-il un humain, un oni là, dehors ?

Chuitement de vent ou de paroles, est-ce des mots ?

Ansha se retrouve debout, au milieu de la cour. L'oeil de la petite fille se couvre de terreur : l'homme face à elle se tient, pâle, en sang. La masse lourde de son corps abattu se répend en nuée rouge sur le sol. Ansha crie mais aucun son : arrêté par son oeil rivé au visage du samouraï qui agonise, la pupille fixe comme si soudain l'ensemble de son corps se résumait à cette vision.

Le samouraï se réveillera au matin, au milieu de la cour. Son corps meutri recouvert d'une couverture, l'hémorragie de son bras arrêtée par une liane de bambou serrée d'une petite main toute blanche. Quelque chose de chaud et de paisible comme déposé à son côté. Mastu regarde sans vraiment y croire ce que ses yeux lui donnent : une petite fille au visage sale et couvert de cendres dort paisiblement à son côté. Il ne sent plus son bras gauche mais le goût d'une tisane aromatique s'inscrit sur la mémoire de sa langue. Ses yeux hagards trouvent une coupelle en bois grossier posée à son côté.

Il n'ose bouger et le pourrait-il seulement ? D'où l'enfer a -t-il trouvé cette ange pour lui porter secours ?
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La liseuse du seuil
Marchand noble
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MessageSujet: Kyuden Ikoma - Onze ans auparavant   La liseuse du seuil : le passé EmptySam 19 Nov à 15:48

Kyuden Ikoma - Onze ans auparavant


- Raconte-moi ton histoire, petite fille.

Ansha releva le menton et s'abstint de fixer l'homme en face d'elle. Elle porta le regard à droite, puis à gauche du sage akodo. Assis en tailleur, il portait une toge ocre jaune à biais marron du Lion... Il semblait aussi amical qu'un vieil akami de la montagne chavirante.

Un long soupir précéda ses premiers mots et ses yeux s'embuèrent.
- Je m'appelle Ansha Shamkat. Nous venons des terres plus au sud, au-delà des frontières du Rokugan. J'ai trois frères et deux soeurs plus âgés. Maman et Papa travaillent pour le seigneur.

Elle hasarda un regard vers son interlocuteur qui lui fit un signe de tête. C'était bien de cela qu'il fallait parler. Ses traits se détendirent et sa voix reprit de l'assurance.

- Un matin, j'étais seule à la maison. Je suis la plus petite... Il y a eu du bruit dans la cour. J'avais peur pour les poules mais je ne savais pas si je devais aller voir. J'ai dû y aller, je ne me souviens pas bien. Il y avait un homme très grand, son visage et son bras étaient rouges, plein de sang... Il est tombé à terre. Maman m'a appris à soigner les taureaux lorsqu'ils se blessent entre eux. J'ai fait pareil.

Le vieil akodo observait la fillette, le timbre de sa voix était agréable, elle était encore jeune mais elle savait respecter les étapes d'une histoire. Un instant, son visage se ferma à nouveau et il put y lire l'angoisse d'une enfant perdue et résignée. Si elle était -là, semblait-elle penser, c'était la faute de cet homme. Jamais elle n'avait demandé à quitter Salba et Ekon, ses deux frères préférés. Au bord des larmes mais se mordant la lèvre, elle se redressa avec orgueil.
Le vieil akodo esquissa un sourire. Il toucha le genou de la fillette avec une règle de bambou et elle sortit de ses pensées amères.

- L'homme est resté plusieurs semaines à la maison. Beaucoup de choses ont été apportées du château et papa et maman prenaient soin de lui. Il semblait gentil... jusqu'à ce qu'il décide de m'envoyer ici, acheva-t-elle en murmurant comme pour elle-même.

- Le seigneur Matsu Ai Suru Karasu est effectivement intervenu pour que tu sois accueillie à l'école des bardes Ikoma. Il a fait de toi sa fille adoptive, tu n'es plus une simple heimin… Matsu Ansha -Gozen est maintenant ton véritable nom.

Le petit visage se redressa avec colère.

- Ne le vis pas comme une punition, Ansah-Gozen. C'est un grand honneur que le seigneur Matsu t'a fait. Tu lui as sauvé la vie et en retour , il sauve la tienne. Un grand avenir s'ouvre à toi, Ansha... Ne laisse pas la colère t'aveugler. Ta famille et tes frères ne sont pas perdus pour toi... Un jour, tu les reverras. Il te faut suivre maintenant l'enseignement des trois perfections, c'est le monde qu'on t'offre , Ansha. Comprends-tu ?

Matsu Ansha-Gozen se mordit les lèvres. Le vieil homme attendait.
- Je ne sais pas ce que c'est... dit-elle, honteuse.

Le maître releva le menton de son élève à l'aide de la règle fine de bambou afin qu'elle put fixer le regard bienveillant du sage Akodo. Ses yeux gris plein de malice se firent un instant plus perçants.
- La peinture, la poésie, la calligraphie… Un peu plus et un peu moins que le Monde tient dans les trois perfections, Ansha. C'est là ce que tu apprendras jusqu'à ta quatorzième année.

Les yeux verts le fixèrent plus intensément.

-Ensuite, si tu t'en montres digne, le Seigneur Matsu viendra te chercher...
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Marchand noble
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MessageSujet: Le Lac de l'Aube   La liseuse du seuil : le passé EmptyMar 21 Fév à 20:16

Le Lac de l'Aube

Ansha s'avança, hésitante, trop serrée dans le kimono de soie verte qui lui enserrait la poitrine et lui coupait le souffle. Le lac blanc, gelé et rose grisé, semblait attendre. Son pourtour se dessinait nettement et la courbe du fond lui fit distinguer à cents mètres la longue silhouette attendue. Le bruit de ses pas sur la glace semblait se poser sur ce silence gelé : elle aurait voulu que l'eau prise se fende et l'emporte. A chaque pas, il fallait tenter d'avancer un peu plus et surtout toujours plus près.

Son visage enfantin et triste se tendit, les yeux plissés observèrent l'homme qui faisait les cents pas, les yeux virés au ciel. L'automne avait à peine colorée les feuilles rouges que le givre avait pris possession et des êtres et des eaux. On n'y pouvait tenir le froid qu'au lever du jour, aussi l'avait-on appelé Le lac de l'Aube. Matsu avait choisi d'attendre-là la fillette, après sept années écoulées.
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