Prélude

Prélude

Deux années ont passées depuis le Jour des Tonnerres. Deux années de reconstruction, à soigner les blessures du passé et reforger les alliances brisées. Deux années de paix. Sous le règne de l'Empereur Toturi, les terres de Rokugan étaient revenues à la vie. Les Clans avainet prospérer, et bien que la tension fut toujours vive entre les vieux ennemis, l'ordre avait régné. Mais au matin du deuxième anniversaire du couronnement de Toturi, cet ordre avait régresser une fois encore dans le chaos.
Le nouveau Tao, leg de Shinsei à l'Age des Hommes, ne contient pas de réponse aux questions posées par les chambres en sang de Toturi.

L'Empire contient un fragile espoir de secours, mais le Trône de Jade reste vide dans la salle d'audience silencieuse. Bientôt, les Grands Clans vont à nouveau contester leurs droits, et sans pouvoir pour retenir leurs mains, l'ombre noire de la guerre tombera sur Rokugan une fois de plus.
Maintenant, tout ce qui reste est une illusion de paix. De grandes armées de lèvent à l'est, preparées à marquer des points contre un Empire affaibli, et de vieilles querelles commencent à refaire surface. Même les efforts des magistrats Licornes, le dernier bastion de la loi hors d'Otosan Ushi, ne sera pas suffisant pour contenir la marée montante de la révolution. A l'aube d'un nouvel Age, il y a toujours des ombres du passé qui persistent…

L’Empereur Caché – Chapitre Un

Une lune brillante éclairait les murs du palais, scintillant sur les ornementations d’or et d’argent. Sur le balcon, une silhouette silencieuse s’avança depuis l’arrière d’une porte, glissant doucement, et s’appuya sur le support en bois, ses pâles yeux de Grue reflétant la lumière des étoiles. Au-dessus d’elle, le mon au loup de l’Empereur dansait dans la brise légère. Toturi, pensa-t-elle, où êtes-vous, cette nuit? Vous disiez que vous nous guideriez ; vous disiez que les temps sombres étaient finis. Vous avez menti.

Le vent se leva et joua dans la bannière, la mélangeant aux longs cheveux blancs de la jeune femme. Un orage arrivait. Elle serra son kimono de soie sur ses épaules et frissonna. Un faible bruit derrière elle la fit se retourner, et depuis les ombres du seuil, un homme habillé de blanc s’avança.
"Hiroru…" dit-elle d’un souffle, et elle s’avança vers lui.

"Nous partons ce soir, le ronin et moi," commença Hiroru. "Vous êtes sûre que vous serez en sécurité ici, seule?"

"Quelqu’un doit rester. Les Naga ont attaqué l’un des Grands Clans. Il y aura châtiment." Elle soupira : "Je dois m’assurer qu’il y aura toujours un Empire quand Toturi reviendra." Elle s’approcha plus près de lui, ses robes de soie bougeant délicatement à chaque pas ondoyant.

"Il reviendra."

Elle sourit, ses lèvres faisant un arc dans le pâle clair de lune. "Si son Empire est vivant, oui."

Le ninja se renfrogna : "Vous n’avez rien entendu, alors?"

Elle secoua la tête : "La cour est animée de rumeurs. Les Grues blâment les Lions, les Licornes croient que c’étaient les Scorpions, et aucune parole du tout ne nous parvient des hautes montagnes du Dragon… Même Yokuni n’était pas aussi silencieux en temps de guerre." Ses yeux étaient fatigués et troubles.

"Et les Crabes?"

"Yakamo a repris le Château Hiruma avec ses alliés Naga, mais maintenant, sans leur aide… Il est perdu." Une pause. "Comme nous pourrions tous l’être."

L’ombre d’un sourire traversa le visage du ninja : "Nous avons des alliés dans les places sombres, ma Dame, et des amis que nous ne connaissons même pas encore." Ses mouvements, aussi gracieux que ceux d’un chat en chasse, l’amenèrent jusqu’au bord du balcon.
"Des amis comme Ginawa?" Elle garda son visage détourné du coup d’oeil qu’il lui jeta. Le vent souleva ses fins cheveux sur ses épaules et ses yeux parurent perdus en pensées. Après quelques instants de silence, elle murmura : "Pardonnez-moi."

"Vous seriez sage de réviser vos sentiments envers lui," dit froidement Hiroru.

"C’est un boucher."

"C’est un samouraï, et loyal à l’Empereur." L’obscurité résonna du bruissement de la brise qui se levait et du bruit des vagues de l’océan loin de là.

"Je… J’ai peur pour vous, Hiroru. Tant a déjà été perdu. L’Empereur, son Champion, même les Scorpions, disparus comme de la poussière flottante." Elle se tourna et rentra vers les bougies tremblotantes dans la chambre intérieure. "Nous ne serons jamais délivrés des ombres de notre passé plein de haine?"
Un frôlement de sa main contre sa joue, le soupir de la soie dans le vent, et la noirceur durable sous une lune figée fut la seule réponse qu’il donna.



Treize jours ont passé depuis que l’Empereur a disparu, treize jours d’horreur et de tourment. Tandis que la Cour Impériale combat pour garder la paix entre les Clans, les fronts montant de l’ambition et de la loyauté menacent d’écraser l’Empire dans une poigne de fer. Les silencieuses montagnes du dragon, autrefois connues pour leur paisible solitude, abritaient maintenant une légion armée de guerriers Naga, en route pour du sang quel que soit le prix, et ne donnant aucune raison pour leur traîtrise.

Comme si la perte de l’Empereur ne noircissait pas tout déjà assez, la nouvelle de la mort du Champion d’Emeraude s’est répandue comme un incendie à travers l’Empire de Jade. Les armées du Crabe, autrefois alliées aux traîtres Naga, sont maintenant livrées à elle-même sans défense, et se sont retrouvées assiégées dans le Château Hiruma. Autour d’eux, les hordes de l’Outremonde se rassemblent, pressés de prendre leur revanche sur l’un des Tonnerres qui ont détruit leur chef.

Pendant ce temps, la frontière des clans mineurs s’est remplie de luttes et de conflits, car les clans sous le contrôle de Yoritomo cherchent un but commun en se faisant la guerre les uns les autres. En dépit de la puissante menace des armées Mantes, l’Alliance s’est transformée en un pitoyable comportement de mercenaires. La Fraternité, autrefois puissante derrière son ancien chef, s’est maintenant retiré dans la solitude de ses temples.

L’Empereur Caché – Chapitre Deux

Un seul trait de lumière perçait dans la chambre obscure, illuminant la pile de vêtements sales, de draps sales et de soies tâchées de sang. Un ronflement sonore émergea de la pile, interrompu brutalement par la toux saccadée d’un homme ivre. Un homme s’accroupit à côté du lit, la tête tournée pour tenter d’éviter l’odeur infecte. Avec un coup de pied rapide, il bascula la masse sur le sol. Il fut récompensé par un malédiction assourdie.

"Debout." La voix était rude, âpre de dégoût. Tandis qu’il reculait, poings fermés et yeux étrécis, la chose sous les draps commença à bouger. La noirceur de la chambre semblait un abri adéquat pour la bête, un cave sombre où se cacher du soleil. Un endroit où se cacher de la vie. Du déshonneur.
"Fiche le camp, Hiroru." La voix était imbibée d’alcool.

"Debout." Un rayon de clair de lune illumina son hakama blanc. "J’ai besoin de toi."

"Tu as besoin d’un poing dans la figure."

Hiroru loucha : "Et tu as besoin d’un bain."

Ginawa se souleva, les couvertures s’écrasant à terre en un rance bruit sourd. "Non," dit-il, "Ils vous font laisser votre épée à la porte."

"Ton épée te tueras un jour, et tu seras alors un cadavre puant."

"Je suis déjà un cadavre puant. Qu’est-ce qu’un jour de plus?"

Se tournant, Hiroru je ta un kimono frais au visage de Ginawa : "Enfile ça et sors du lit. Nous partons immédiatement."

"Quelle est la différence?" demanda le ronin, retombant dans les draps. "Les Scorpions sont partis. Bannis." Il ferma les yeux : "Il n’y a plus aucun ennemi."

"Tu as laissé un daimyo Akodo mourir. Vas-tu en faire une habitude?" Le sarcasme était palpable.

Ginawa se leva lentement des draps, les yeux fixés sur le visage encapuchonné devant lui. "Tu sais que je ne l’ai pas tué."
"Je me fiche si tu l’as tué ou non."

Pendant un long moment, les deux se tinrent calmes, chacun prêt au mouvement de l’autre. Aucun d’eux ne bougea.
Finalement, Ginawa parla : "Tout le monde cherche Toturi. Que feront deux de plus?"

"Tout le monde dit qu’il le cherche."

"Tu ne leur fait pas confiance?"

Hiroru secoua la tête : "Je ne fais même pas confiance à moi-même."

"Qu’est-ce qui fait que tu as confiance en moi?" sourit Ginawa.

"Je sais que tu ressens toujours l’attraction de l’épée. Et je sais ce que l’épée fera."

Ginawa secoua la tête : "Non. L’homme qui a tué mon maître est loin, très loin d’ici."

Les yeux d’Hiroru flashèrent derrière son capuchon : "Tu as tort. Il est plus près que tu ne penses." Le ronin sauta sur ses pieds, sa main cherchant son saya, rouge comme un coucher de soleil.

"Montre-moi," dit-il.

"Trouvons Toturi, et nous le trouverons." Hiroru se rapprocha de la porte. "Il a été capable de tuer un seigneur Akodo. Il peut en tuer un autre." Il s’arrêta en faisant glisser le panneau sur le côté : "Les chevaux attendent. Je vais attendre avec eux. Au moins ils sentent meilleur que toi."

Tandis que Ginawa tirait le kimono de sur son épaule, il dit : "L’odeur aide à garder les filles au loin," il sourit, "Tu devrais essayer."
Hiroru ferma la porte derrière lui, souriant faiblement sous son capuchon.



Depuis deux mois, le Chancelier Takuan dirige au nom de Toturi, parant la guerre et la violence entre les Grands Clans infatigables. Le désordre et le banditisme sont rampants, et Rokugan se bat pour maintenir ses terres contre les vagues montantes du chaos. Tandis que la Cour Impériale combat pour garder la paix entre les Clans, les fronts montant de l’ambition et de la loyauté menacent d’écraser l’Empire dans une poigne de fer. Les silencieuses montagnes du dragon, autrefois connues pour leur paisible solitude, abritaient maintenant une légion armée de guerriers Naga, en route pour du sang quel que soit le prix, et ne donnant aucune raison pour leur traîtrise.

L’Empereur Caché – Chapitre Trois

Ginawa ne souriait pas quand il monta en selle. La pluie martelait sa tête de l’extérieur tandis que les restes de la liqueur de la nuit dernière le martelaient de l’intérieur.

"On dirait que tu vas mourir d’un instant à l’autre," dit Hiroru, un gloussement dans la voix.

"Marrant, j’allai te dire la même chose," répliqua t il, tripatouillant son tanto dans son obi.

"C’est pourquoi j’ai besoin de toi avec moi, vieil ami."

"Pour menacer ta vie?" gronda Ginawa.

"Non. Pour me faire rire. Nous en aurons besoin là où nous allons."

Ginawa tourna son cheval vers les portes du château : "Et où allons-nous au juste?"

"Tu verras. Je ne peux pas ne dire plus." Hiroru manoeuvra son cheval pour se tenir près de celui du ronin. "Trop d’ombres à en dire."

Ginawa haussa les épaules : "Les Scorpions sont tous partis."

Hiroru secoua la tête : "Mais pas tous les ninjas"

Le ronin cracha sous la pluie : "Je n’en ai besoin que d’un."

Hiroru pointa le doigt vers l’horizon obscur : "Il est là-bas."

"Alors tous ce que nous attendons c’est que tu me montres le chemin."
Hiroru hocha la tête de nouveau. Puis il enleva son capuchon et le jeta par terre. Il regarda vers le haut et laissa la pluie éclabousser son visage. "Ca fait du bien de sentir le goût de la pluie, de sentir l’air de la nuit. Ca m’a manqué."

"Ta jolie poète Grue te manque, Lion."

Hiroru regarda le ronin à travers ses mèches noires trempées : "As-tu jamais été amoureux?"

Ginawa regarda directement dans les yeux du ninja : "Une fois seulement."

Ils en restèrent là jusqu’à ce que tous deux se détournent. "A côté de ça," rouspéta Ginawa, "l’amour ne t’amène que des martyrs et des otages. Je l’ai appris à mes dépens." Le ronin regarda le ninja de nouveau : "C’est une leçon que j’espère que tu n’auras jamais à apprendre."

Hiroru secoua la tête : "Le devoir et l’amour ne peuvent pas vivre sous le même toit, Ginawa."

"C’est pour ça qu’on est dehors sous la pluie?"

Le ninja hocha la tête : "Je le pense."

"Alors chevauchons. Tu peux parler et monter en même temps, n’est-ce pas?"

Le ninja ria : "Oui. Je peux. Nous avons à parler de beaucoup de choses."

"Sept ans valent bien des paroles, je pense."

"Je pense."

Pour un instant, ici dans le noir, une brève lumière brilla entre les deux vieux amis. Deux voies différentes les avaient menés à cet instant. Mais à partir de ce moment, ils voyageraient sur la même voie. L’un atteindrait la fin plus tôt que l’autre.



Presque quatre mois ont passés, et aucun signe du retour de l’Empereur Toturi. L’espoir s’amincit, et les accusations rampent à la Cour Impériale. Les traités de paix entre les Clans atteignent leurs limites fragiles, aisément brisées par un mot 6apre. Les fronts montant de l’ambition et de la loyauté menacent d’écraser l’Empire dans une poigne de fer. Les silencieuses montagnes du dragon, autrefois connues pour leur paisible solitude, abritaient maintenant une légion armée de guerriers Naga, en route pour du sang quel que soit le prix, et ne donnant aucune raison pour leur traîtrise.

Mais plus maintenant. Rassemblés sous la bannière collective du fils de Togashi et du Nouveau Tao, les moines ont rejoint la bataille dans les montagnes Noires. Leur serment de restaurer la paix entre en conflit avec leur besoin de combattre les ombres de la Ténèbre, et à la fin, le sang d’un frère doit rencontrer le feu de la vengeance. (houuuuuu)

L’Empereur Caché – Chapitre Quatre

Dans la plaine, la lune lointaine éclairait brillamment Shiro no Matsu. Sous elle, deux silhouettes se déplaçaient à travers des corridors sombres et des chambres vides. Le château n’était pas décoré, pierre grise et porte torches noircies. Dans les murs Matsu, deux silhouettes s’engouffrèrent dans une fenêtre vide, disparaissant derrière les gardes dans le coeur du château.

"A gauche," murmura le premier homme, se déplaçant comme s’il avait parcouru ce chemin de nombreuses fois auparavant. "Nous devons trouver le nouveau Daimyo Matsu… elle seule pour rappeler les troupes Lions avant que ce ne soit une guerre ouverte."
"Je continue à dire que c’est une idée stupide. Ce sont des Matsu." Grommela le second homme, large d’épaules, puant, bâti comme un taureau. "Nous n’aurions jamais dû venir…" Il jura une fois, fortement, sa voix rauque irritant les nerfs à vif. Au bruit, la seconde silhouette se raidit, sa main cherchant instinctivement son arme de chaînes.
Et le bruit de bottes cloutées de fer s’arrêta dans le couloir.
Tourna.
Et avança vers eux.

D’un mouvement rapide, le ninja blanc disparut dans la pierre, sortant son arme de sa ceinture. Le second homme, plus grand et plus large de quinze centimètres, secoua la tête, se préparant, et chercha son épée dans son saya rouge sang. Quand la torche passa le coin, les deux armes frappèrent avec une précision mortelle…

Mais les deux ne touchèrent rien, et la torche tomba au sol, répandant des cendres sur la pierre. Derrière l’angle, une voix de femme se moqua : "Alors c’est donc toi, vieux bandit. Akodo Ginawa… d’abord un traître, et maintenant rôdant dans les couloirs de sa vielle maison. Prévois-tu d’ajouter le vol à la liste de tes crimes, ronin?"

"Ginawa. Seulement Ginawa, maintenant." Le visage du ronin s’assombrit de l’autre côté des pierres, et les rides de son front se plissèrent, pensivement : "Ketsui?" demanda-t-il, reconnaissant la voix de la femme, l’épée bourdonnant dans sa poigne épaisse tandis qu’il luttait pour contrôler sa rage.

"Tu es revenu, et le châtiment est la mort." Sa voix, froide et riante, résonna étrangement dans le couloir voisin, et loin de là, il entendit le sshhhh d’une porte en papier de riz : "Pourquoi devrais-je épargner votre vie?"

"Toi… m’épargner?"

"Le Matsu me suit, maintenant." Ginawa jeta un coup d’oeil à son compagnon.

"Jamais…" siffla Hiroru, et son rire [à elle] fut sa seule réponse [à lui].

"Tu as amené un ami, je vois," murmura-t-elle.
Ginawa gronda : "Nous avons besoin de votre aide. Pour l’Empereur."

"Un Empereur mort." Le murmure claqua comme un fouet. "Et un Empire mort."

"C’est la voix d’un Lion que j’entends," le poing de Ginawa se serra, "Ou ceci est-il le Palais Scorpion?"

Plus de rires : "Toujours idéaliste, vieil ami. Qui attends-tu que je serve? Ce Chancelier idiot? Le psychopathe Mante?" La torche dansait sur le sol du chemin, produisant d’étranges ombres changeantes. Si c’était un piège, pensa Ginawa, c’était le bon endroit pour cela.

"Servez votre conscience, Dame Ketsui," murmura Hiroru. "Rappelez les troupes en marche vers les frontières Crabes. Cessez cette guerre stupide."

"Le frère de Tsuko!" sa voix siffla, à peine capable de masquer sa surprise : "De retour de chez les morts, je vois. Quelle compagnie tu gardes, ronin."

"Rappelez les troupes." Ginawa bougea, essayant d’évaluer la distance jusqu’à l’angle.

"Non."

"Vous voulez une guerre?"

"Je ne trahirai pas Tsanuri."

"C’est une Ikoma," gronda le ronin, son épée tremblant dans sa main.

"Elle est mon Champion. Où est cette loyauté que tu loues si fort maintenant?"

Une pause, silence. Hiroru empoigna la manche déguenillée de Ginawa et indiqua le passage du doigt, où des mouvements apparaissaient. "Un Ikoma n’a jamais été censé diriger le Lion!" siffla Ginawa, arrachant sa manche de la main d’Hiroru.

"Tu crois que je ne le sais pas?" Sa voix était âpre, remplie de rancune : "Tu ne crois pas que les ancêtres ne me le font pas savoir à chaque bouffée d’air? J’entends la voix de Tsuko!"

"Ketsui…"

"Vas maintenant, ronin, et emporte ton fantôme avec toi." Les paroles du daimyo sortaient avec difficulté d’une gorge serrée. "Personne ne peut rappeler les troupes. C’est déjà trop tard." Il n’y eu pas de réponse de l’obscurité tandis qu’elle s’écartait du mur du couloir, la torche mourant sur le sol.

Quelques moments plus tard, les Gardes du Palais arrivèrent à l’angle, katana en main. "Ma Dame Daimyo-sama," dit l’un d’eux, surpris, "Je… Je suis désolé de vous déranger. Un de mes hommes a entendu des voix."

"Oui, Aikeku-san," elle se tourna pour le fixer, ses yeux noirs pensifs. Une mèche de cheveux roux, teints selon la tradition du clan Matsu, retomba sur son visage quand elle se retourna.

"Des voix et des fantômes. Rien de plus."

Tandis qu’elle s’éloignait, la torche s’étouffa, et la lumière mourut.



Une année a passé depuis la perte de Toturi, une année de chaos et de confusion. Tandis que les Licornes chevauchent pour renforcer les lois de l’Empire, les brigands pillent les champs, détruisant ce qu’ils ne peuvent emporter.

Les Licornes ont réclamé la cité de Ryoko Owari, détruisant tous ceux qui s’opposaient à eux. Leurs magistrats parcourent la campagne à cheval, massacrant ceux qui s’opposent à eux. Ils portent le mandat de l’Empereur, et parlent avec la voix de l’Empereur. Mais c’est une voix morte, et un peuple mourant. Sans l’Empereur, le peuple de Rokugan se dissout dans la terreur et la défaite.

Le Chancelier cherche à restaurer l’ordre, pendant que la cour regarde, prête à faire tourner toute faiblesse à son avantage. Même les familles impériales sont aux coude à coude. Seule la sagesse d’une Grue évite la destruction de la Cour Impériale pour un prix imaginaire. Des montagnes du Dragon, des ambassadeurs d'Hitomi parlent de paix, un message de bonne volonté et d’unité, et une offre de fraternité pour tous ceux qui voudrait la rejoindre dans sa quête vers l’illumination.

Au sud, les Lions marchent sur les terres Crabes, vers le peu défendu Mur Kaiu. Les Crabes se battent pour se défendre contre cette invasion, tandis que leurs frères meurent lentement dans le Château Hiruma perdu. Les Grues et les Mantes s’engagent dans une guerre amère, et de la part du Phénix, pas un mot ne parvient. C’est une époque d’ombres, de trahisons et de guerre… et c’est une époque de héros. Une époque pour nos héros.

L’Empereur Caché – Chapitre Cinq

Les ombres s’approfondissaient autour du trône de Jade, la lune pâle scintillant sur les formes gravées, lisses, des dragons et des lions qui décoraient la chaise. Dans les alcôves entourant la salle du trône, les chrysanthèmes s’asséchaient, leurs pots privés d’eau, négligés par les heimin.

Bruit de pas, lisses et silencieux, le long du sol en bois poli. Un glissement étouffé, et déjà une autre porte se fermait de nouveau, et la salle fut vide une fois de plus.

L’obscurité absorbait le son, volait la lumière et ruinait ses tentatives de suivre la silhouette silencieuse. Les murs de la salle du trône étaient vides et de mauvais augure dans la noirceur. Quelques instants plus tard, sa main trouva l’accroche derrière les chrysanthèmes, soulevant le bois délicat et faisant glisser le panneau. Une fine lézarde apparut. D’un mouvement délibéré, Shizue se glissa furtivement dans l’embrasure cachée. Une froide brise souleva ses cheveux, mais le tremblement de sa main ne venait pas du frisson.

Le doux bruissement de la soie, plus loin dans le passage, une faible lumière, des voix.

Danger.

"Les premières étapes ont commencé…" Un murmure. "… l’implication est claire…"

Elle avait suivi le traître pendant des jours, attendant un simple dérapage. Une seule chance de découvrir la vérité. Tandis que Shizue écoutait, la lumière de la lanterne lointaine tremblota, faisant bouger et danser les ombres. Tandis qu’elle approchait, la lumière se ternit et les ombres se tassèrent.

Un éclat de rires.

"Les Licornes combattent même maintenant, pour nos buts," la voix sourit à son compagnon. "Bien qu’ils ne le sachent pas, ils nous servent le mieux possible."

"Mon Seigneur…" dit le second homme, et son doux kimono bruissa quand il bougea. "Les Mantes marchent sur Otosan Uchi, et chaque pas que fait Yoritomo ajoute une lézarde à notre garde. Nous pourrions ne pas rester dissimulés encore longtemps."

"Garçon stupide," la voix du maître était sombre, remplie de promesses de soie. "Les Mantes sont des marionnettes, prêts à osciller au moindre or brillant. Montrez-leur les terres du Phénix, et leur cupidité les conduira au loin. Ils n’ont rien que nous désirions." Il bougea, la lanterne se balançant contre ses robes brunes.

Le dos de l’espion se redressa, comme frapper par un fouet, et sa tête s’inclina. D’un ton agréable, l’homme à la lanterne continua, pensant à haute voix comme s’il parlait pour les ombres elle-même. "Les Mantes viendront, mon ami, et quand ils le feront, ils chercheront à placer un nouvel Empereur sur le trône. Et nous les laisserons essayer."

"Mais il y a d’autres nouvelles, mon Seigneur." L’espion leva la tête et sa main se posa inconsciemment sur son daisho. "Le Lion marche sur les terres Crabe, et sans chef, les descendants de Hida seront écrasés. S’ils tombent…"

"Excellent."

"Mon Seigneur?"

"Les temps ont changés, mon dévoué ami. Les armées sont en marche, et l’Empereur a été perdu. Bientôt, les ombres devront parler." Il se tourna, et l’homme se remit sur ses pieds, en s’inclinant.

"Allez maintenant." La lanterne se balança au loin, et Shizue tourna, se dépêchant dans le couloir avant que ses doux pas ne la trahissent. Elle ferma le panneau derrière elle et jeta un coup d’oeil à la chambre toujours vide. Le chant d’un oiseau dans la cour perça l’air calme de la salle du trône, et le jade du trône semblait terne et sans vie tandis que le gris de l’aube commençait à briser l’ombre de la nuit. Elle s’était échappée.

Quand il entendit le faible clic du panneau dissimulé, le Maître se tourna une fois encore vers son serviteur en train de se lever. "Une chose encore, Taro-san." Le couteau glissa aisément entre les plis du kimono doux, perçant la chair du dos non protégé de l’homme. La lanterne fut prise de secousses, sa lumière tournant follement dans le couloir vide, et le soupir d’un choc résonna dans les ombres.

Les yeux du moine, se vidant lentement de vie, se rivèrent sur son Seigneur tandis qu’il glissait vers le sol. Ses genoux lâchèrent. Une coulée de sang s’échappa de ses lèvres quand il s’affaissa. "Kage… Pourquoi?"

"Parce que, enfant, vous n’étiez pas celui à qui je voulais parler." Il sourit au corps mort jusqu’à ce que toute vie ait fui de ses froids yeux interrogatifs. Puis, avec un doux sourire, il leva la lanterne brillante, les durs rayons de lumière illuminant ses traits aristocratiques. Il n’aurait plus besoin de la lanterne.

L’aube était arrivée.



Cela fait trois mois que les Licornes ont revendiqué Ryoko Owari, renforçant leur pouvoir et leur loi. Depuis que Toturi a été perdu pour le Trône de Jade, une année de chaos et de confusion a passé, les Grands Clans se lèvent pour réclamer le trône, chacun craignant de perdre sa place pour un autre. Tandis que les armées Licornes chevauchent pour renforcer les lois de l’Empire, sans répit les brigands pillent les champs et les routes, détruisant tout ce qu’ils ne peuvent pas emporter. La fin de l’Empire semble proche et seul le courage de deux hommes peut révéler le mystère derrière la disparition de l’Empereur. Depuis les montagnes du Dragon jusqu’aux restes amères de l’Outremonde, les guerres font rage et les armées marchent.

Les Mantes, conduisant les armées combinées de l’Alliance, ont pris la Passe de Beiden. Entourés par les forces Licornes et Grues au sud, leur seul espoir est de marcher au nord, à travers le territoire Lion, pour essayer de rejoindre leurs renforts sur les plages près de la cité de l’Empereur. Leur chef, Yoritomo, a réclamé le droit de jouter pour le Trône de Jade, et le Champion de la Grue lui a répondu par des mots hardis et la guerre etait ouverte.

L’Empereur Caché – Chapitre Six

La pluie tombait, trempant Hiroru jusqu’aux os. Le vent était froid, et le soleil se cachait derrière de gros nuages gris. Il jeta un oeil à son compagnon, chevauchant derrière lui sur un poney brun vigoureux. Le visage de Ginawa était hagard, ridé de souci et de boisson.
Hiroru tira sur les rênes de son cheval : "Nous campons ici? Il fera bientôt noir et mon cheval est fatigué." Il avait déjà visité ces champs, et ce n’était pas par erreur qu’il avait choisi ce bouquet d’arbres. Derrière un chêne sauvage, une petite clairière restait relativement sèche, et les chevaux s’ébrouèrent, pleins de gratitude.

Ginawa cracha par terre, tâche brune sur la roche grise. Sans répondre, il tourna son cheval vers le plus proche bosquet d’arbres, cherchant le mince abri des branches.

"Que faisons nous ici, Lion?" Ces mots étaient un sarcasme, et Ginawa mit pied à terre, gardant la main sur le saya rouge sang à son côté. "C’est le territoire des Dragons. Nous restons ici, nous sommes bons pour être trouvé par les hommes d’Hitomi."

"Le Champion Dragon?" Hiroru jura, s’écroulant sous les frondaisons protectrices d’un chêne robuste. "Elle a plus à faire que de s’occuper de nous, vieil ami."

Une pause silencieuse, puis un murmure : "Beaucoup plus…"

Ginawa rugit, et le son effraya les chevaux, les faisant ruer et tirer sur leur longe : "Je suis fatigué de jouer, Hiroru!"

"Jouer?"

"Tu as dit qu’on venait trouver le ninja! Et bien?" La main de ginawa chercha la garde de son épée. "Où est le ninja?"

Tandis qu’il parlait, Hiroru se remit sur ses pieds, ses yeux blanc purs cherchant quelque chose dans l’obscurité. "Je nous ai amené ici, en espérant parler à un allié. Une femme de grand savoir à propos de l’obscurité, Akodo. Si elle ne peut pas nous aider, alors l’Empereur est vraiment perdu."

"Une femme? Tu as perdu l’esprit. D’abord la Grue, et maintenant…"

"Shh…" Hiruro eut un geste brusque : "Elle arrive."

"Qui? Bah!" Ginawa tomba au sol, acroupi et scrutant la pluie. "Inutile. Tout ceci est inutile!"

"Elle vient," dit de nouveau Hiroru, cette fois plus fort : "Debout, pauvre idiot."

Le vent de l’orage secouait les arbres, et des feuilles tombaient au sol en cercles bruns et humides. Le froid amer pénétrait leurs vêtements, dures pointes de glace.

"Tu voulais voir mon allié, Ginawa-san," la voix d’Hiroru était emplie de respect et d’une étrange crainte que Ginawa n’avait jamais vu chez son ami arrogant. Ginawa regarda en haut, ennuyé, et vit un mouvement dans les arbres. La noirceur était intense, irréelle, et pour un instant, les nuages se séparèrent et Ginawa aperçut un éclat de la lumière des étoiles.
Une femme s’avança dans la clairière. Le samouraï bondit sur ses pieds, dégainant son épée dans l’instant, la lame bourdonnant d’impatience.

"Qu’est-elle?" siffla Ginawa, la fixant.

La femme était habillée de robes simples, le visage clair et jeune. Malgré l’orage féroce et les gros nuages de pluie, elle semblait épargnée par les éléments, et ses longs cheveux bruns restaient parfaitement coiffés dans le vent fou. Elle tourna son visage vers le ronin, calme et paisible, et il recula, incertain.

Ses yeux brillaient de la lumière d’un millier d’étoiles.

"Kaede…" murmura le ninja.

"Soyez en paix, Lion." Elle leva une main : "Car je ne peux rester longtemps. L’Oracle… appelle toujours. Je n’ai pas appris tout ce que je dois." Sa tête se tourna sur le côté, écoutant les voix dans le vent. "

Je sais ce que vous cherchez. Il y a un homme, un homme-Dragon, que vous devez recherchez. Un qui en sait beaucoup à propos des passe-murailles. Lui seul a les réponses que vous devez trouver. Lui seul peut vos parler de ceux qui tiennent l’Empereur entre leurs mains…"

"Alors Totuti n’est pas mort?" interrompit Ginawa.

"Non, pas mort." Elle murmura, mais sa voix était aussi forte que le tonnerre : "Bien qu’il puisse bientôt souhaiter l’être."

"Son nom, Kaede… son nom." Hiroru se rapprocha, tandis que sa voix s’affaiblissait. "Comment reconnaîtrons-nous cet homme?"

Tandis qu’elle parlait, son corps commença à se transformer en étoiles, d’abord une, puis de plus en plus nombreuses, et puis disparut dans le vent.
"Reconnaissez-le à son visage…"

"Son visage?"

"Son visage n’a pas encore disparu…"

Et avec cela, et un avertissement tonitruant de l’orage, elle partit.



Six mois ont passé depuis que les Mantes ont revendiqué la Passe de Beiden, défiant l’Empire de les sortir de leur forteresse montagneuse. Ils ont construit un palais sur les hautes pentes du canyon, et leurs armées se préparent à envahir les terres des Matsu.

La fin de l’Empire semble proche et seul le courage d'une poignée d'hommes peut révéler le mystère derrière la disparition de l’Empereur. Depuis les montagnes du Dragon jusqu’aux restes amères de l’Outremonde, les guerres font rage et les armées marchent.
Mais les batailles ne se passent pas bien. Les Grues, alliées aux Licornes, font désespérément la guerre à Yoritomo, cherchant à détruire son emprise sur la Passe de Beiden. Un groupe de furies de guerre, qui se retrouvent sans chef, sans Kamoko, chevauche au nord, espérant rejoindre les Mantes au nord de la Passe, et les empêcher de s’allier au Lion.

Daidoji Uji, chef des troupes Daidoji, a désobéi à son seigneur, et marche vers le nord, pour engager en combat les renforts Mantes avant qu’ils ne puissent dépasser Otosan Uchi. Seul la nécessité de protéger la cité de l’Empereur lui donne la force d’accomplir sa mission – sachant que s’il devait échouer, sa vie n’aurait servi à rien.

L'Empereur caché - Chapitre sept

Dans les montagnes du Dragon, une femme avec une main de verre se tenait sur les parapets, regardant les filets de fumée et les points faiblement visibles des torches se rapprocher des murs. Les Naga mettraient des semaines à arriver, oui, mais ils disposaient de semaines – et pas elle.

Ses doigts tapotaient délicatement la pierre du mur, chaque toucher cliquetant faiblement.

"Ma Dame?" L’appel était doux, et d’abord il se mélangea au murmure dans son esprit. Une forêt, sauvage et profonde, et un secret qui y repose. "Ma Dame?" plus fort maintenant, et plus proche, et la forêt se bouleversa dans ses pensées. Perdue.

Hitomi se tourna, et vit un homme agenouillé sur la pierre derrière elle, sa tête touchant le sol en signe d’obéissance. Un Kitsuki, et un qu’elle connaissait bien. Ses cheveux étaient aussi noirs que ses cheveux, épargnés par le gris. Son visage était celui d’un homme de vingt étés, bien que ses yeux trahissent le fait que beaucoup plus de temps était passé pour lui. Kitsuki Kaagi. Elle pensa plus qu’elle ne prononça les mots, mais ses yeux se levèrent du sol il la regarda.

"Ma dame Hitomi-sama."

Elle bougea, non pas avec la grâce d’une séductrice, mais avec le pas d’une déesse, commandant chaque syllabe de l’air entre eux. Ses yeux, l’un vert et l’autre d’or brillant, captaient le moindre mouvement, le moindre grain de poussière, la moindre étoile dans les Paradis Célestes. Kaagi sentit, plus qu’il ne vit, son examen minutieux, et attendit que ce fut fini.

"Hitomi-sama," reprit-il, "Le message de Kobai est revenu. Le Chancelier a agréé notre prix, et envoie des hommes à votre aide. Votre stratagème a fonctionné. Les Naga seront piégés."

Elle hocha la tête, et ils furent de nouveau silencieux.

"Kaagi. Restez avec moi." Sa voix était lisse et froide. Distante.
Les étoiles passèrent lentement dans les cieux, et la vision d’une ancienne forêt passa de nouveau dans l’esprit d’Hitomi, émettant plus de murmures de l’ombre de sa main d’obsidienne. Kaagi remarqua la faible trace de sang qui suintait de son bras de chair. "Vous êtes blessée, ma dame?"

Des ombres sous les arbres. Le hurlement d’un homme, une flèche logée dans un ancien boulot. Des choses qui n’étaient pas encore arrivées. Anticipation. "Oui, Kaagi," murmura-t-elle, son kimono de soie dorée glissant sans effort le long de la pierre dure, sans compromis, de son épaule. "Un Naga est venu jusqu’au mur le soir dernier, et pensait m’assassiner. Un ‘Isha’, je crois. Kokujin est parti l’attraper."

Kokujin en attrape beaucoup, ma dame, pensa Kaagi, mais il ne le dit pas. Hier encore, le Chasseur Tatoué avait amené un des propres gardes de Toturi jusqu’à la Chambre, plaisantant à propos du ‘Capitaine de la Garde’ qui s’était enfui.

Maintenant cet homme servait aussi loyalement que les autres, convaincu du but d’Hitomi à travers le sang et les visions. Ses yeux, comme ceux des autres, brillaient de l’or des cieux, l’or du soleil.

"Je dois partir bientôt, Kaagi. Vous le savez."

La chambre de cristal résonna depuis les profondeurs du palais.

"Cela vous appelle, n’est-ce pas, ma dame?" Les yeux du Kitsuki s’étaient voilés. "Les cris des Goju murmurent à vos oreilles. Mon frère."

"Votre frère." Les lèvres d’Hitomi s’ourlèrent, plissant les craquelures d’obsidienne : "Votre frère fut le premier à partir, Kaagi, mais il n’était pas le premier à les trouver."

Une pause, et les étoiles continuèrent leur course calculée, suivant les lois des cieux sous l’oeil vengeur de la Lune.
"Ma Dame," demanda Kaagi : "Comment saviez-vous de quelle façon il fallait construire la Chambre de Cristal? Comment saviez-vous de quelle façon il fallait contenir le secret de mes….," il frissonna, "Mes parchemins?"

Un murmure dans la nuit, porté par une ombre silencieuse : "Je n’ai fait que copier ce qui avait été fait avant, fils de mon clan. Seulement ce que je… ce que Togashi… avait fait, il y a tant de centaines d’années, Sept cents ans." Sa voix fit une pause, et plus de visions s’épanchèrent dans ses pensées inoccupées. Les secouant pour les mettre de côté, elle continua : "Nous avons capturé la bête, et l’avons caché derrière des murs cristallins, jusqu’à ce qu’elle puisse être contrôlée. Votre journal a ouvert ce chemin."

"Non…" murmura Kaagi, mais la voix d’Hitomi continua :
"Votre journal nous a enseigné comment la contenir. Comment la contrôler, pour la purger de l’Oscurité."

"Ce ne peut pas être fait," siffla Kaagi, brisant son sang-froid. "Je le sais. Je le sais! Ne faites pas ça, Dame. Ne cherchez pas à la contrôler, à la détruire. Votre quête est la lumière, et la vérité. Je vous en prie, ne les laisser pas corrompre votre voie! Aucun homme ne peut enlever l’Ombre de l’âme, une fois qu’elle a commencé à extirper… qui vous êtes."

"Pas par un homme, Kaagi," sa voix souriante dansait dans son esprit, l’appuyant sur ses genoux contre le froid parapet de pierre. "Mais cela peut être fait par moi."

Kaagi baissa la tête.

"Kaagi, allez au château, les Naga arrivent je les perçoit ……. " Ses yeux vérons eurent l’air de sonder entièrement Rokugan, Kaagi comprit la folie de sa Dame, celle de l’illumination céleste.

"Ils ont assez fait de ravage et leur arrivée affole la Bête, dites aux Kikage-sumi de me rejoindre au château Hiruma, je ne compte pas affronter seule les Naga et Hoshi "

Le Kitsuki n’eut pas le temps d’acquiescé que Hitomi avait disparue, comme emportée par le vent.

Parlant seul " Ma Dame, Rokugan est entre vos mains, Togashi et Bayushi vous ont fait confiance………Ne commettez pas l’irréparable…..Je vous en supplie »

L'Empereur caché - Chapitre huit commence a faire long , non

Plus d'un an avait passé, depusi Loup gris n'avait eu de nouvelles de Ginawa. Ce temps lui avait permit de maitriser des éléments importants aussi bien dans l'art du samurai qu'en la probable trajectoire de Ginawa dans sa recherche de Totuti

Tout etait tranquille dans la vallée des papillons, trop tranquille, Kinawa décida d'agir.

Aprés avoir passé quatre heures dans le Hall des Ancêtres en priant, Kinawa avait pris sa décision, celle de partir aussi.

Il redescendit la vallée en beaucoup moins de temps que d'habitude, fonça en directement de sa maisonnée, prit son sac de voyage toujours prêt, son katana, son masque, son casque et toute ses petites affaires de randonnée. (acheté au"vieux campeur")

Il n'aperçut même pas sa femme, Li Tsu Tsin qui arrosait lentement le par terre de fleurs de leur chambre

"Kinawa, que fais tu les chasseurs sont partis depuis deux jours tu ne comptes pas les rejoindre" interrogea Li Tsu Tsin

"Non, je part à la recherche de mon ami Toturi ! Je te fais toute confiance pour guider la Vallée durant mon absence. Si quelqu'un me demande je pars en direction du Village de la Deuxième Chance, aux portes des Terres Dragons. J'y trouverais peut-être la trace des Douze. Des visiteurs m'ont dit l'avoir croisé par là-bas, Ginawa semble être sur la piste de Toturi depuis un moment, j'espère le rejoindre ! Mais ma route pourra m'amener bien loin de lui, alors je laisserais à chaque foi un message derrière moi."

"Mais, Amour......Tu ne peux......"

"Si, je le peux et surtout je le dois a mon ami et maître. Ma décision est prise"

Li Tsu Tsin fut paralysé par la décision de son mari, cette décision impliquait beaucoup de chose pour elle.......Rokugan n'était plus sur, et Kinawa a un passé assez turbulent.

Loup gris s'approcha d'elle, et lui fit un baiser sur le front. "J'ai déjà trop attendu, je n'aurais jamais du laisser Ginawa partir seul"

Kinawa partit en dirction des écuries, monta sur Takeï sa fidèle jument !! Et ..... Cataclop Cataclop Cataclop Cataclop .....

Il ne vit pas les chaudes larmes de sa femme, qui demandait déjà à Benten et aux autres Fortunes de veiller sur son mari


Prochaine Escale : Le Village de la Deuxième Chance



Pas de doute Ginawa et Hiroru, le premier élève de Kage sont aujourd’hui sur le territoire du Dragon.

Au village de la Deuxième Chance, Kinawa est tombé sur un bushi de l’ancien clan du Lièvre qui revenait de la Cité de la Grenouille Riche. Il y avait rencontré les deux samouraïs. Ils semblaient vouloir s’enfoncer plus haut dans les montagnes, mais ils devaient pour cela attendre un évènement inconnu.

Loup Gris ne s’attarda donc que peu de temps en compagnie du bushi du Lièvre. Il reprit rapidement la route pour cette funeste Cité de la Grenouille Riche où le souvenir de son fils perdu était si présent. Cela lui donna des ailes !

C’est au petit matin que Loup Gris approcha de la cité rônin, en pleine reconstruction. Il pleuvait des cordes depuis trois jours complets. Il ne profita malheureusement pas longtemps de la chaleur de l’auberge, Ginawa et Hiruro étaient partie la veille. Kinawa reprit donc immédiatement la route qui menait au Col de la Grenouille.

Il put suivre les traces des deux Lion avec beaucoup de mal sous cette pluie torrentielle. Mais enfin au loin il discerna la lumière d’un feu de camp. En s’approchant du feux il pu voir les deux bushis parler dans vide.

Il ne fallut pas trés longtemps pour que le ninja fissent un roulé boulé dans les hautes fougéres et que Ginawa sort son sabre.

Quand enfin ils aperçurent Loup Gris, ils semblaient sortir d’un rêve.

Ginawa se rendit soudain compte de qui était là.
« Putain !! Mais qu’est que tu fous là Kinawa ? »



Avant toutes explications, les trois samouraïs allèrent rapidement se mettre à l’abri. La pluie était torrentielle. Kinawa tout en s’installant, aménageait le campement et expliquait sa venue jusqu’à eux. Imperceptiblement l’harmonie se créa dans ce lieu et une chaleur bienfaisante monta sous leurs toiles cirées.

« Vous ne le savez peut-être pas, mais je reviens du Château Hiruma. Nous avons gagné la bataille malgré le départ des Nagas, mais les Crabes auront besoin au plus vite de renfort. » Commença Kinawa

« Tu sais pourquoi les Nagas ont déserté ? » Interrogea Ginawa.

« Pas vraiment ! Ils m’ont expliqué que leur Akasha avait été brisé par la Ténèbre Rampante et qu’ils devaient rentrer en guerre. La famille Yogama m’a affirmé que les Nagas ont fait route vers les territoires du Dragon dans le but d'anéantir un de leur ennemi. Le Shahismael, est un Naga qui fut corrompu par la Ténèbre Rampante en des temps anciens. Il semble qu'il soit sur le point de se réveiller dans les Montagnes Dragons. Pourquoi ? Comment ? Je n’en sais rien, mais ce qui est étrange c’est que cela corresponde approximativement à la nouvelle de la disparition de Toturi » Expliqua-t-il.

« C’est quoi çà la Ténèbre Rampante ? Qu'est ce que ça a voir avec Toturi? C'est des ninja? » Demanda Ginawa, en se rinçant la bouche d'une grosse lampée de Saké.

« Je pense que c’est l’Ombre, une force maléfique étrange dont le but nous est totalement inconnue. En tout cas, les Nagas en ont une connaissance que je pense beaucoup plus étendue que la notre. Enfin tout cela doit sûrement avoir un rapport avec leur présence dans les territoires Dragon et la disparition de Toturi. J’ai le sentiment profond que leur guerre est grandement justifié, mais je ne pourrais pas le certifier.»

Kinawa s’installa enfin devant le feu et commença à se réchauffer avant de poursuivre. Ils ne savaient pas trop ce qu’il avait bien pu faire, mais en tout cas ils se sentaient à présent beaucoup mieux.

« En tout cas, grâce aux Naga nous avons pu sortir du Château Hiruma. Et ainsi nous avons pu prévenir le Clan du Crabe et le reste de l’Empire que nous tenions toujours tête aux forces de l’Outremonde. Les renforts arrivent jusqu’à là bas mais au compte goutte. Après cela, je suis retourné auprès des miens, en pensant que j’aurais rapidement des nouvelles sur les recherches entreprises pour retrouver Toturi. Mais les nouvelles n’arrivèrent pas, alors comme j’avais entendu que vous étiez tout deux sur ses traces, j’ai décidé de vous rejoindre au plus vite. C’est un rônin du Village de la Seconde Chance qui m’a indiqué que vous étiez actuellement à la Cité de la Grenouille Riche. Voilà vous savez tout ! »

« Haha ! Sacré Kinawa, il nous annonce qu’il sort gagnant du Château Hiruma comme si cela aller de soit. Tout cela mérite bien un petit coup de saké non ? Quand dis-tu Hiruro ? Déjà a trois on etait lent alors a trois, ahaha » S’exclama Ginawa en ressortant aussitôt une gourdasse de saké.

Hiruro quand à lui continuait de regarder fixement Kinawa sans mot dire. Un lourd silence s’installa entre les samouraïs. Ginawa ne semblait pas comprendre se qu’il pouvait bien se passer entre eux deux. Ce fut Kinawa qui brisa le premier le silence.

« Cela fait bien longtemps que nos chemins ne se sont point croisés ! La dernière fois, il me semble que s’était durant la parodie de seppuku de notre ancien maître Kage. »

« Ai ! Tout à fait, c’est à partir de cette époque que j’ai décidé de suivre mon propre chemin et ma propre quête. »

« Fort heureusement pour moi, notre ancien maître n’a pas vu en moi les espérances qu’il me portait. Car je gage que notre chemin se serait croisé bien avant cela. »

« Je vois surtout qu'il n'a pas essayer de te tuer. Pendant longtemps je vous croyais naïf ou idiot, mais je me rends compte aujourd’hui que vous avez su vous sortir habilement de tout cela. Bien que je me demande si l’on peut véritablement se sortir indemne de ce genre de situation. Peut-être mieux que moi en tout cas. »

« Ouais ben moi j’y pinne que dalle à votre langage ! Santé! » S’exclama Ginawa alors que ce dernier s’était déjà jeté deux rasades de saké.

Ginawa, alliant le geste à la parole, sortit deux vere de saké et commença à servir.

« Et alors quand à vous ? Etes-vous, oui ou non, sur la trace de Toturi ? »